[Interview audio] de Sébastien Chaigneau : L’un des meilleurs Ultra Traileur du Monde nous donne 3 conseils indispensables pour réussir votre course de Trail


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Vous pouvez retrouver Sébastien Chaigneau sur :

– Son site sebchaigneau.com

– Le Palmarès de Sébastien Chaigneau ici

Transcription texte de l’interview audio de Sébastien Chaigneau :

Maxence Rigottier : Bonjour à tous, C’est Maxence Rigottier du blog course à pied.com, aujourd’hui je suis avec Sébatien Chaigneau qui est l’un des meilleurs athlètes du monde dans l’Utra Trail, tu as été également 3ème de l’Utra Trail du Mont Blanc en 2011, 2e en 2009, tu as été 1er du North-Face Endurance Challenge en 2010. Bref, tu as un palmarès très impressionnant dans l’Utra Trail, je voulais un petit peu que tu te présentes et ensuite je te poserais différentes questions par rapport au Trail. Bonjour Sébastien !!

Sébastien Chaigneau : Bonjour à tous, et puis merci de cet intérêt, c’est vrai que j’ai la chance d’avoir gagné pas mal de courses, maintenant je pense qu’on est tous à peu près pareils, puis tous coureurs d’ultra, aimant la nature, aimant l’environnement, et la rencontre avec les autres, donc c’est avec plaisir, vraiment, que je participe à cette entrevue.

Maxence Rigottier : D’accord, donc explique-nous un petit peu, quand est-ce que tu as commencé la course à pied pour arriver aujourd’hui à de tels résultats.

Sébastien Chaigneau : Alors ça c’est assez simple, en faite j’ai commencé la course à pied par l’école d’athlétisme, il y a quelques dizaines d’années en arrière, puisque j’ai commencé quand j’avais dix ans. Et j’ai pratiqué l’athlétisme jusqu’à l’âge de 22 ans, alors j’étais coureur de 800m de 1500m et de 3000m steeple. Ces distances n’ont rien à voir avec ce que je pratique actuellement et j’ai complètement coupé avec la course à pied pendant 8 ans, et j’ai repris à l’âge de 29 ans, par de la course en montagne courte, je me suis rendu compte que j’avais un petit peu des prédispositions pour courir dans des endroits un petit peu escarpés, pour courir dans des endroits et des zones un petit peu montagneuses et rocheuses, donc j’ai commencé vraiment à me faire plaisir à ce moment là, donc j’ai continué tout simplement, en rallongeant progressivement les distances, parce que la progressivité est vraiment le maître-mot pour garder la notion du plaisir et la notion d’amusement. Et j’ai rallongé très très progressivement les distances avec des 15, 20, 25 puis 30, puis 50 kilomètres, avant d’arriver à faire des courses comme le tour du Mont-Blanc, comme la Diagonale des Fous, ou bien le Grand Rai du Mercantour et des diverses de courses de steeples qui font des ultra en non-stop et en semi autonomie, et voilà où j’en suis aujourd’hui.

Maxence Rigottier : D’accord, donc en gros, t’as commencé à 8 – 9 ans, tu as arrêté vers 20 – 21ans et ensuite, t’as repris à 28 ans la course à pied.

Sébastien Chaigneau : Exactement, pendant les années, en faite, où j’ai stoppé la course à pied, j’avais mon service militaire, j’avais mon arrivé dans la vie active, J’avais aussi mes dernières années d’études qui ont fait que j’ai pris la décision d’arrêter de courir puisque j’avais 40 heures de cours par semaine, donc c’était énorme, pour l’entraînement j’arrivais pas à le suivre, donc, j’ai privilégié ma formation, actuellement je suis bio-technologiste de formation, et donc j’ai privilégié ce côté là, cet aspect là, me disant que je reprendrais un jour quand j’aurais plus de temps, et puis après je suis rentré dans la vie active, et je suis revenu vraiment à la course à pied, je dirais par pur hasard, puisque j’habitais dans un tout petit village de l’arrière pays Niçois ou je faisais de l’escalade et ou je participais dans un club d’escalade où je m’occupais des enfants. Et puis pour progresser, en faite, j’ai repris à courir, parce que je savais que la course à pied, c’était la base de beaucoup d’activités, beaucoup de sport, voilà comment ça s’est passé, et j’ai rallongé progressivement par la suite.

Maxence Rigottier : D’accord, et c’était venu comment de faire des trails, des courses nature. Par hasard ?

Sébastien Chaigneau : Oui, un petit peu par hasard, et puis il y a eu un facteur déclenchant quand même qui a été le fait de faire mon armée dans une fiction de renseignement des chasseurs Alpins, dans une section de renseignement, c’est un groupe très condensé puisqu’on était 16. Et on fait énormément de Ski de randonné durant tout l’hiver, tout les jours, on fait du parapente, de la course en montagne, course à pied, et puis beaucoup d’escalades, donc je suis venu à la suite de mon armée, justement je me suis mis à l’escalade, en voulant m’installer au sud de la France, et puis progressivement je me suis rendu compte durant le même service militaire que j’avais des attitudes à courir en montagne que quand on partait faire justement de la course en montagne ou tout au moins ce qu’ils appelaient des footing alpins, à cette époque là, j’étais le seul à le courir, à la fin j’étais plus tout seul, donc je me suis dis ça peut être une activité aussi intéressante, et puis de fil en aiguille, voilà où j’en suis en aujourd’hui.

Maxence Rigottier : D’accord, et tu parcours des milliers de kilomètres chaque année, explique nous un petit peu, ta journée type de coureur ultra-traileur, tes jours d’entraînements chaque semaine.. raconte nous un petit peu ton quotidien de coureur de course à pied.

Sébastien Chaigneau : Alors, mon quotidien est relativement simple, je tiens juste à dire, que depuis que je suis passé professionnel c’est à dire en avril 2010, j’ai dû un petit peu dégrossir le côté  coureur pro, parce qu’on est très très peu en Europe et dans le monde, donc il a fallut que je m’adapte un petit peu à la nouvelle situation, et de de faite j’ai eu beaucoup moins de temps pour m’entraîner, ça peu sembler paradoxale mais à partir du moment ou je suis passé professionnel en trail j’ai beaucoup moins de temps, plus de sollicitation par les magazines, pour les ouvertures de magasins, pour les différents déplacements dans le monde, je me déplace entre 120 et 150 jours par an dans le monde entier, ce qui est déjà pas mal, j’ai à peu près entre 70 et 80 jours de tournage de vidéos de documentaires, de films, de publicités,C’est beaucoup de sollicitations et puis faut savoir aussi que quand j’ai une période ou je peux m’entraîner d’une manière correct, je fais pas beaucoup de kilomètres, en faite, par semaine, de manière à m’économiser justement. Et avec mon entraîneur, on a réussi à trouver le juste équilibre, alors j’ai des périodes où je vais faire plus de volume, et où je vais monter jusqu’à 250 km par semaine à peu près, mais la majorité du temps, je fais entre 100 – 120 km, il arrive même de me préparer durant certaines périodes en faisant juste entre 40 et 70 km par semaine pour des courses de 120 km, donc, je pense qu’il n y a pas vraiment de règles la dedans.

Maxence Rigottier : C’est très variable tes entraînements, ça peut aller de 70 km par semaine à 250 km.

Sébastien Chaigneau : Exactement, c’est un petit peu en fonction de la saison, puis en fonction de la période de préparation, selon la course que je prépare, selon l’évènement, ensuite une semaine type, je vais vraiment privilégier le côté fractionné et qualité de course donc je vais vraiment travailler quasiment comme un marathonien, avec de la VMA avec du seuil, et la seule chose qui va y avoir en plus c’est que très souvent ça va se dérouler, où à plat, où en côte, pour le coté travaille de côte et donc travaille en concentrique, puis après je vais avoir des périodes hivernales, un petit peu particulières où je vais associer plusieurs activités, c’est à dire que je vais déjà durant plusieurs semaines durant l’hiver, je vais travailler le renforcement musculaire, la musculation, la pliométrie, toutes ces choses là, et ensuite je vais travailler aussi toute la partie course à pied mais course à pied en neige, avec des raquettes, dans des endroits où il y a beaucoup de neige, et où on sent la neige dur, ça dépendra, et je vais associer à ça du ski, du ski de rando ou du ski de fond.

Maxence Rigottier : D’accord, et donc, qu’est ce que tu aimes dans le simple fait de courir puisque t’arrives à faire énormément de kilomètres chaque semaine, explique nous un petit peu ce que tu aimes par le fait de courir ?

Sébastien Chaigneau : Justement, c’est que je considère le trail et l’ultra et en particulier les entraînements, par comme un simple fait de courir, je vais courir, je vais travailler la machine, mon organisme, je vais habituer mon corps, mais je vais surtout aller voir des animaux, aller dans des endroits que je connais pas, aller rencontrer des gens que je connais pas, je vais dans des pays que je connais pas, donc c’est cet aspect là qui est aussi très motivant parce que ça permet vraiment d’avoir de nouveaux contacts, de nouvelles relations, et c’est très très riche de connaissances que l’on court dans un desert en libye par exemple avec des Touareg, avec des libyens, ou bien que l’on court an Chili ou en Argentine ou aux Etats-unis, c’est des cultures et des gens que l’on rencontre complètement différents, après on est en contact avec des animaux, avec des situations qui sont vraiment très particulières, donc c’est cet aspect là que je trouve très intéressant et très motivant pour aller s’entraîner.

Maxence Rigottier : D’accord, alors également, j’ai une autre question, quel est ton équipement en tant que coureur de trail ultra fond, qu’est ce que t’as comme chaussures spécifiques et les équipements que tu conseillerais pour toutes les personnes qui font de l’ultra trail ?

Sébastien Chaigneau : Au niveau matériel, moi j’ai un équipementier qui est de North face avec lequel je développe du matériel adapté à l’ultra trail que ce soit en short, en T-shirt, en produits de protections de pluies, en pantalon aussi bien qu’en veste, donc à ce niveau là, vraiment j’utilise les mêmes produit que les personnes qui vont être en milieux de peloton, en fin de peloton, que l’on va pouvoir trouver en magasin. Ensuite, en chaussures j’utilise vraiment les produits de l’année qui vont arriver, parce qu’on participe de plus en plus au développement de la chaussure et moi en particulier puisque la chose qui m’intéresse le plus dans le trail et dans l’ultra c’est de pouvoir apporter, mon aspect, ma vision scientifique en tant que coureur, à ce type de développement, donc je participe à ce développement là, au développement de la chaussure, je fais des tests, tout au long de l’année, je maltraite les produits de manière à les emmener vraiment au bout, à les emmener au maximum. Ensuite je travaille aussi sur ce qui est des équipements traditionnels, mais je travaille aussi quand même pas mal sur tout ce qui va être les bas de compression, sur la compression avec compressport, sur les lunettes avec CB, on a développer un produit qui sortira en début d’année, et qui est vraiment un produit adapté au trail et à l’ultra trail que ce soit en montagne ou en plaine. Ensuite je travaille vraiment avec Overtime pour les produits alimentaires, on essaye vraiment d’adapter des produits pour monsieur tout le monde, et de développer ces produits dans l’optique de vraiment d’affiner les connaissances que l’on peut avoir dans le trail et l’ultra trail.

Maxence Rigottier : D’accord, et quel est l’investissement à peu près pour cet équipement ?

Sébastien Chaigneau : L’investissement à quel niveau ? L’investissement en temps ?

Maxence Rigottier : Non, en argent, par rapport au chaussures et tout ça, pour être bien équipé !

Sébastien Chaigneau : Pour être équipé correctement.. alors sur des produits entre autre par exemple de Chez North Face, on va avoir tout ce qui va être short, t-shirt qui va être entre 40 et 60 Euros à peu près, ensuite on va voir des vestes qui vont être plutôt aux alentours de 100 – 120 – 130 Euros de manière à être protéger pour la pluie, à peu près pareil pour la partie pantalon, ensuite au niveau des chaussures c’est aux alentours de 100 – 105 – 110 Euros, parce qu’il y a une gamme qui commence à 100 Euros et qui monte jusqu’à 120 Euros, donc on va être dans ces tarifs là à peu près, ensuite chez compressport pour les bas de compression, on va être avec des produits entre 45 et 65 Euros pour les plus chers, pour les lunettes on est au alentours d’un centaine d’euros à peu près, donc ça fait déjà un bon panier, je dirais, en plus on a le sac qui va servir à porter le matériel obligatoire sur un ultra qui va être aux alentours d’une cinquantaine d’euros a peu près, et puis des produits énergétiques qui vont être des gels aux alentours de 2 Euros et les barres énergétiques entre 2.50 et 3 Euros à peu près l’unité.

Maxence Rigottier : D’accord, tu as une panoplie de tout les produits que l’on peut avoir pour faire ce sport. Et également, là tu viens parler de gels, est ce que t’as une alimentation spécifique pendant tes entraînements, pendant ta course, raconte nous un petit peu quelle est ton alimentation par rapport au trail.

Sébastien Chaigneau : Alors par rapport à la préparation d’un ultra, par exemple un ultra trail je vais avoir tendance à consommer beaucoup plus de riz sur les derniers jours avant la course, pourquoi ! Parce qu’au niveau qualité, le riz a eu un taux de dégradation et d’utilisation par l’organisme qui est de lors de 72%, ce qui ne va pas être le cas pour les pâtes, on encense toujours les pâtes mais ils n’ont pas le même effet par rapport à la recharge de glycogène et à la recharge glucidique par rapport à l’organisme. Ensuite, les quelques jours précédents, je vais avoir une orientation vraiment, riz et voir même culture japonais avec des poissons crus ou cuits, et donc, du tofu, j’utilise énormément de tofu, donc du y a soja fermenté. Ensuite pendant l’épreuve, en faite, je vais consommer la boisson énergétique qui a été développée pour l’ultra par Overtime, ainsi que des gels et des barres de manière très précise, toutes les 30 à 40 minutes je vais consommer un produit de manière à amener à mon organisme régulièrement des nutriments et des acides aminés entre autres, ainsi que du carburant pour mon corps, je vais aussi utiliser des BCAA, c’est un mélange d’acides aminés que je vais utiliser pendant l’épreuve de manière à préparer ma récupération déjà, c’est à dire que je vais consommer ces acides aminés sous forme de comprimés, pendant la course je vais en consommer après l’arrivée de manière à refaire le plein en acide aminés , en sel minéraux et les différents constituants que l’on va consommer pendant l’épreuve, donc voilà comment s’organiser un petit peu, la dernière semaine ainsi que l’épreuve, selon la distance, après je vais rajouter quelques morceaux de bananes, je vais rajouter des soupes, des potages… des choses comme ça..

Maxence Rigottier : D’accord, donc pour récapituler, toi, tu préconises avant tout plus le riz que les pâtes.

Sébastien Chaigneau : Tout à fait, puisqu’on consomme et on dégrade beaucoup plus facilement le riz que les pâtes.

Maxence Rigottier : D’accord, et tu te fais comme tu l’as dis juste avant un petit peu culture japonaise pour être parfaitement prêt sur le plan de l’alimentation pour réaliser tes excellentes performances.

Sébastien Chaigneau : Exactement, c’est la culture japonaise que je pense être la plus adapté à ce type d’épreuves,

Maxence Rigottier : D’accord et pour toutes les personnes qui nous écoutent, qui souhaiteraient réaliser un premier Ultra Trail. Quels sont les conseils que tu donnerais à un débutant qui a peur de se lancer et qui souhaiterais réussir son premier Ultra Trail, quels seraient les trois conseils indispensables que tu pourrais nous donner ? 

Sébastien Chaigneau : Alors il y a déjà une chose très très importante, c’est la progressivité, parce que je pense qu’il faut laisser le temps à l’organisme de s’adapter, c’est n’est pas une histoire d’aller courir et de rallonger, de rallonger, de rallonger… Parce que là, on adapte quoi, on va adapter le côté musculaire, mais il faut tenir compte du coté physiologique c’est à dire que lorsqu’une personne, va courir et va rallonger progressivement, elle va modifier les poumons, le côté estomac, pour s’adapter à l’alimentation de course à pied, et puis le faite de courir, on a aussi plus de choc au niveau de l’organisme, donc il faut que l’estomac et l’intestin arrivent à s’adapter, et beaucoup d’autre chose, donc tout ça c’est des petites choses et le dernier point qu’il va falloir adapter, c’est le côté hormonale, ces trois facteurs sont très importants et pour adapter ces 3 facteurs là, il va falloir laisser le temps au temps.

Il va falloir se laisser à peu près 3 ans, 4 ans, facilement en faisant des distances de 15, 20, 25 km et faire une petite incursion par an dans un objectif final de fin de saison, sur 60 kilomètres ou 50 la première année, 60 la deuxième, 70 – 80, de manière à venir progressivement à laisser le temps de la récupération, donc ça, ça va être le facteur le plus important, ensuite justement, j’ai commencé à en parler, c’est le facteur récupération, il va vraiment falloir que la personne, qui va arriver et qui va venir dans le milieu du trail pour ensuite faire de l’ultra trail, il va falloir qu’elle s’accorde une période dans la saison, où il va y avoir une coupure, un moment de repos de l’organisme, parce que très souvent, l’erreur qui est faite, c’est  »Ah mais je fais pas assez d’entraînement  » et de rajouter, de rajouter et de rajouter.. ça va faire épuiser l’organisme et épuiser le mental. Très souvent, on néglige cet aspect là, parce que c’est abstrait pour les gens, d’avoir un aspect mental, je dirais que le mental est un facteur, pas le plus important, mais quasiment, puisqu’on c’est en gros entre 50% et 70% selon les personnes pour la réussite d’une épreuve, donc, il faut en plus de cette progressivité travailler la tête et pour travailler la tête, il faut la laisser se reposer, comme l’organisme elle a besoin de se reposer, donc de faire une coupure, ça veut pas dire qu’il faut complètement couper, mais au moins ralentir à voir peut être un ou deux footing très tranquilles, pendant 1 mois – 2 mois et puis reprendre progressivement de manière à revenir et à repartir sur une nouvelle saison dans de bonnes conditions.

Le dernier conseil c’est justement de ne pas négliger l’aspect mental et l’aspect technique au niveau de la tête, comment ça, comment interpréter les choses ; il faut savoir aussi s’écouter, il faut tenir compte de l’environnement, il faut tenir compte de la vie que l’on a, si on a un métier qui est vraiment très dur physiquement et très dur moralement, l’entraînement va être beaucoup plus alléger, que si on a une vie, plutôt, seul, sédentaire, avec une vie plutôt derrière un bureau, on ne va pas avoir le même type et la même qualité d’entraînement. Donc il va falloir s’adapter à ce type de circonstances, et tout un tas de petites choses qui me font dire qu’au jour d’aujourd’hui il n’existe pas de plan d’entraînement type, il existe une adaptation à faire, une adaptation à avoir et cette adaptation, elle se fait par un coach, ou bien par des gens qui sont qualifiés, qui vont étudier vraiment, l’ensemble de votre vie, pour pouvoir s’adapter aux conditions dans lesquels vous aller être menés et dans lesquels vous aller devoir être confrontés pour les entraînements, c’est un petit peu les grandes lignes de ce que je peux conseiller sur ce type de progression pour pouvoir progresser dans de bonnes conditions.

Maxence Rigottier : D’accord, pour résumer, un, la progressivité, c’est à dire aller étape par étape, en augmentant chaque année un petit peu la distance surtout en compétition, pour atteindre un objectif de plus en plus importants, au fil des années, dans les 3 – 4 ans, et deuxièmement c’est travailler sa psychologie et son mental et ne pas oublier de laisser reposer son esprit de temps en temps. Et la 3e chose, c’est donc de s’adapter en fonction de sa vie professionnelle et il faut toujours écouter son corps.

Sébastien Chaigneau : Exactement !

Maxence Rigottier : D’accord, et également, j’ai lu récemment que tes pulsations par minute de repos étaient 38 au réveil et 40 – 42 lors de ta journée, explique-nous un petit peu, comment tu fais pour avoir un cœur qui a des pulsations par minute aussi basses et explique-nous aussi quels sont les travailles spécifiques que tu fais puisque tu es un coureur d’ultra trail, tu fais du travail de VMA je suppose, travail à doses spécifiques, footing à endurance fondamentale, tu dois faire aussi du travail de dénivelés spécifiques par rapport aux courses que tu fais, explique-nous, un petit peu tout ça, les différents travaux spécifiques que l’on doit faire en ultra trail, plus le nombre de pulsations par minutes qui est si faible.

Sébastien Chaigneau : Alors pour en revenir aux pulsations par minute, 38, oui. Au lever, j’arrive à descendre plus bas que ça, puisque dernièrement, j’étais opéré, j’ai eu un petit soucis, donc j’étais opéré et la machine avait une limite à 36 pulsations minute, donc je suis descendu jusqu’à 34, ça m’arrive de descendre à 34 quand je suis en repos, tranquille, posé, et dans la journée, oui, je suis à 40, ça m’arrive de descendre même , le matin à être comme ça, à la maison entre 39 et 40, après j’arrive encore à monter assez haut en fréquence cardiaque jusqu’à 193 – 195, ce qui est intéressant, ça va être ce qu’on appelle l’amplitude, donc l’amplitude ça va être le différentiel entre le mini et le maxi, pourquoi, parce que ça laisse une large de manœuvre plus importante quand on court, donc pour le travail spécifique à ce niveau là c’est relativement simple, c’est un travail de VMA comme un coureur de marathon, avec du travail sous forme de trente, trente, de une, une, de deux minutes, de quatre minute et ensuite ça va être un travail, dit au seuil, donc avec des répétitions, de 2 km – 3 km, des 30 minutes à 80% 90% jusqu’à faire des périodes bien spécifiques, je vais aller jusqu’à faire une heure à 80% et je vais enchaîner quasiment, 45min à 90%, de ma fréquence cardiaque, et je vais enchaîner à nouveau 15 à 20 minutes au seuil entre 92 et 95%, et donc c’est un travail qui se fait lentement de manière à pouvoir résister dans le temps, résister vraiment le plus longtemps possible à des vitesses assez hautes puisque en 2011, sur le TMB (Ultra trail tour du Mont-Blanc), sur cette épreuve là, on a fait une moyenne à peu près de 8.5km/h sur l’ensemble des 179km qui a eut cette année là, et des 10300 mètres de dénivelés positifs, donc ce qui est déjà complètement incroyable, et c’est vrai que pour travailler et pour être à l’aise à 8,5 km/h bien il faut être à l’aise à 16, 17, 18 km/heure, faire des sessions à 20, 21, 22 km par heure de manière à être plus à l’aise en dessous et à pouvoir résister et tenir longtemps, c’est entre guillemets ce que moi je pratique, maintenant, il y a plein de chose qui sont en évolution, puis il y a pleins de chose encore à découvrir.

Maxence Rigottier : Exactement, et pour rappel, également, si je ne me trompe pas, t’as une VMA à peu près de 22 km/heure.

Sébastien Chaigneau : Oui, actuellement à peu près 21.9, mais c’est vrai que dans le passé quand j’étais coureur de 800, 1500 et 3000 steeple, j’avais 23.9, quasiment 24 km/heure de VMA, donc j’ai une fréquance max qui est aux alentours de 84 – 85 à peu près.

Maxence Rigottier : D’accord, c’est pas mal, c’est sympa !.

Sébastien Chaigneau : Oui ça va pas trop mal.

Maxence Rigottier : Et également de temps en temps, est ce que tu fais des stages spécifiques pour progresser dans l’ultra trail, est ce que tu fais, des fois, un stage d’une semaine, dix jours, avec d’autres athlètes pour progresser ? et pour toi quel est l’importance de faire des stages de course à pied ?

Sébastien Chaigneau : Je pratique ce type de rencontres, déjà, pour deux choses. Pour travailler ma tête, pourquoi, tout simplement, parce que ça me permet de travailler autrement que tout seul, puisque je m’entraîne quasiment, 9 fois sur 10, 9 jours sur 10, voir même 10 jours sur 10, je m’entraîne seul. Quand on passe un hiver, 3 mois, à s’entraîner deux fois dans la journée à faire des séances de ski , du rando, à faire des entraînements de type, justement, sorties en montagne, seul, il est vrai que la pratique de stages est vraiment très intéressante, et puis ça permet de faire des blocs, de se remettre un peu dans le bain, d’être à niveau, de voir quel est le différentiel que l’on a avec les athlètes les plus forts, et puis de continuer à travailler, ça remotive, c’est vraiment très important, ça permet aussi de travailler sous forme de blocs, enfin je l’ai pas du tout aborder. Le travaille sous forme de blocs, en faisant des blocs de deux à trois jours, et en récupérant deux jours derrière, complètement, ça permet de passer un échelon, et à un étage au dessus, donc, je trouve ça intéressant, et les stages sont là justement pour faire ce type d’entraînement.

Maxence Rigottier : D’accord, donc tout ça, ça permet, d’être au top dans la course à pied.

Sébastien Chaigneau : Autant que possible.

Maxence Rigottier : D’accord Et pour finir, dernière question à cette interview, quels sont les 3 conseils indispensables que tu donnerais à un débutant qui souhaiterait se lancer dans la course à pied ? quels sont les 3 conseils indispensables que tu pourrais donner ?

Sébastien Chaigneau : Alors déjà, quelqu’un qui se lance dans la course à pied, qui n’a jamais couru et qui cherche à courir et qui veut par la suite faire du trail, la première chose, ça va être le fait de s’amuser, faut garder à l’esprit la notion de plaisir, donc durant les entraînements, si on peut appeler ça ainsi,il n’y a pas de moments durs, ou autrement, c’est après avoir passer des moments vraiment plaisant, c’est la notion de plaisir, faut vraiment garder cet esprit, cette chose à l’état d’esprit, et pour vraiment garder ça à l’esprit, il faut se faire plaisir et s’amuser, donc ça c’est la première chose, la deuxièmement chose, il va falloir comme je l’ai dis tout à l’heure, avoir de la progressivité, c’est à dire, qu’il faut vraiment pas hésiter, pour un coureur ou pour un non coureur, d’abord d’aller marcher, avant de chercher à courir, parce qu’on va dire  »Ah ! j’arrive à courir pendant 30 minutes, la première fois..! » 30 ou 40 minutes  et on va dire  »Ah ! Mais comment c’est possible de courir plus longtemps », physiquement, et qui baisse les bras très vite.

Pour réussir à d’abord courir, il faut d’abord aller marcher, et il faut vraiment pas hésiter à alterner marche et course, et après, moi ce que je pense être l’idéal, c’est de sortir en groupe avec des gens du même niveau ou tout au moins des gens qui vont s’adapter à votre niveau, et donc de sortir, de créer une émulation, pour que, le jour où vous n’êtes pas très motivé, vous savez que le groupe va sortir, ça va vous amener à vous dire  »Bon allez j’y vais’ et puis on verra », et puis très souvent, ces jours là, c’est des jours où vous aller finalement prendre du plaisir, et puis vous aller rentrer chez vous et ça va vous avoir regonflé, et moralement vous allez être remontés, et vous dire  »Voilà, j’avais pas envie, mais j’y suis allé, et je me suis fais plaisir, et c’est la priorité, donc c’est en gros les grandes lignes de ce que je peux conseiller pour quelqu’un qui débute, il faut vraiment pas hésiter à aller marcher d’abord, alterner avec un peu de course à pied, et aller trois quart d’heure, une heure, mais vraiment dans l’état d’esprit de dire  »Je me fais pas mal, je suis pas là pour me faire mal, c’est pas une torture que je fais, c’est un sport, une activité, je fais bouger mon organisme et il faut que mon organisme s’adapte » et pour qu’il s’adapte quand j’ai jamais rien fais, ou quand j’avais fait dans le passé et il faut que j’y revienne, il faut prendre le temps, il faut laisser le temps à l’organisme de reprendre et de recomprendre, comment ça fonctionne, avant de pouvoir lui demander de courir pendant une heure, 2 heures, 10 heures, 20 heures, 30 heures, donc il faut prendre le temps, pour continuer à se faire plaisir.

Maxence Rigottier : Ah bah exactement, l’idéal, c’est par exemple, on se dit, je cours deux minute, je marche une minute, je cours deux minutes, je marche une minute.

Sébastien Chaigneau : Exactement !!

Maxence Rigottier : Et également, petit à petit, on augmente le temps de course et on réduit le temps de marche.

Sébastien Chaigneau : Exactement ! Faut y aller progressivement, y a beaucoup trop de gens qui veulent tout de suite courir pendant une heure, ou 10 kilomètres, ou autre, et de ce fait, ils se dégoûtent, pour la plupart, et quand ils sont dégoûtés, après pour revenir en arrière à la course à pied, c’est pas fait pour moi, alors que, on est presque quasiment sur actuellement d’être né pour courir.

Maxence Rigottier : Oui, je suis 100% d’accord avec tes propos, donc ça, toutes les études montrent que l’être humain est fait pour courir, depuis notre naissance exactement.

Sébastien Chaigneau : Exactement !

Maxence Rigottier : Et c’est pour ça qu’il faut pas brûler les étapes et aller dans un club.

Sébastien Chaigneau : Oui, le club étant le plus adapté, ça donne une structure en faite.

Maxence Rigottier : Du coup, il y a des entraînements, on est dans un groupe, et même si quelquefois on a pas forcement une motivation importante, eh bien on y va et après on traîne pas du tout d’être aller à l’entraînement et après que les automatismes, la puissance des habitudes ça permet de s’entraîner régulièrement.

Sébastien Chaigneau : Exactement !!

Maxence Rigottier : Ok, merci une nouvelle fois pour cette interview

Sébastien Chaigneau : Avec plaisir.

Maxence Rigottier : On peut te retrouver sur ton site : sebchaigneau.com, également, dans différentes revues de courses à pied. Comme l’Esprit Trail, tu es donc dans quelles revues à part l’Esprit Trail?

Sébastien Chaigneau : L’Esprit Trail, dans ce magazine et puis dans pas mal de magazines à l’étranger, beaucoup de magazines allemands. Italiens, Espagnols, Afrique du Sud, Australie, aussi, Japonais, parce que je vais au Japon cette année, donc je me retrouve un petit peu partout.

Maxence Rigottier : Tu es un athlète international !

Sébastien Chaigneau :Tout à fait, bah oui, j’ai cette chance là.

Maxence Rigottier : Ok, merci une nouvelle fois, ça m’a fait très plaisir que tu acceptes cette interview.

Sébastien Chaigneau : C’est normal.

Maxence Rigottier : Et merci encore, et pour ma part je te dis à bientôt !

Sébastien Chaigneau : A bientôt !

Maxence Rigottier : J’espère que cette interview vous a plu, partagez là sur Facebook, Twitter, Google+, dites moi également dans les commentaires du blog juste en dessous de ce que vous avez pensé de l’interview et pour ma part je vous dis à très vite, pour de nouvelles vidéos de courses à pied, pour de nouvelles interviews. Vous pouvez également me retrouver, en tapant dans Google, blog courseapied.com et vous aller tomber directement sur moi. A bientôt pour la suite de l’aventure !!

Et vous ?

Avez-vous pensé de faire une course d’Ultra Trail dans le futur ? Laissez-moi votre opinion dans les commentaires juste en dessous. ;)

Maxence Rigottier

Maxence Rigottier

8 Commentaires

  •    Répondre

    Très chouette interview ! Beaucoup de conseils utiles !
    Merci !!!

  •    Répondre

    C’est une déformation professionnelle, mais j’aurais bien demandé à cette figure du trail la manière dont il prenait soin de ses pieds. Professionnellement, j’ai rencontré des coureurs qui ne faisaient pas attention et se voyaient obligés de réduire le rythme après quelques années ou de porter des orthèses.. c’est dommage! Belle interview en tout cas !

  •    Répondre

    superbe interview Maxence je me suis mis au trail il y pas longtemps pour changer de la route et d’ailleurs ça me plait beaucoup plus et ces conseils sont très intéressants,merci pour tout ce que tu fais ton blog est fantastique.

    • Bonjour Nicolas,

      Que d’éloges, c’est gentil de ta part. N’hésite pas à écouter mes autres interviews audio ou vidéos, il y a toujours des conseils intéressant à prendre dedans.
      A très vite pour la suite sur le blog.

  •    Répondre

    Salut Maxence

    Mille mercis pour cet interview.

    C’était un réel bonheur à écouter et qu’est-ce que ça encourage à aller courir, j’ai vraiment beaucoup apprécié les propos plein de bon sens de ce garçon.

    Pour c’est clair, je ferais un marathon un jour, c’est juste une question de temps pour que mon organisme s’habitue à ce nouveau rythme qu’est la course.

    Merci encore et à bientôt

    @+

  •    Répondre

    Merci Maxence, c’est très intéressant …..bonne cours !!

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