Interview de Sylvain Bazin : Un Spécialiste de Trail nous raconte l’équipement à avoir pour vos courses de Trail


Interview au format audio :

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L’interview au format vidéo :

Vous pouvez retrouver Sylvain Bazin sur :

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-Son site Sylvain Bazin

-Sa page fan facebook

-Dans les magazines spécialisés comme Running Attitude ou Génération Trail

 

Transcription texte de l’interview audio de Sylvain Bazin :

Maxence Rigottier : Bonjour à Tous, c’est Maxence Rigottier de blog course à pied. Aujourd’hui, je suis avec Sylvain Bazin qui est un spécialiste de course de Trail et également un coureur de fond. Si vous ne connaissez pas Sylvain Bazin tu étais 1er de l’Ultra Trail de l’Atlas en 2005 et 2007, tu as été 1er du Trail de Miosson en 2008 et 2009, tu as été 1er dans pas mal de différents Trails. Tu as également fait 20 Ultra Marathon en 2010 sur quatre continents. Bref, tu cours un petit peu partout sur toute la planète et je voulais que tu nous expliques ta passion du Trail, des courses en nature et que tu nous racontes un petit peu tes débuts dans la course à pied jusqu’au aujourd’hui et nous évoquer comment ça t’est venu à l’esprit de courir un peu partout sur le globe. Salut Sylvain.

Sylvain Bazin : Salut Maxence. La course à pied et moi c’est une longue histoire. J’ai toujours couru car quand on est enfant on court pour jouer et je n’ai jamais arrêté. J’ai commencé la compétition à l’âge de 11 ans assez classiquement par la Piste et le Cross et ensuite j’ai continué avec des compétitions scolaires au départ, et ensuite dans un club d’athlétisme. Après j’ai rapidement fait un peu de tout, j’ai toujours touché à tout. Dès cadet, je faisais des courses sur route, des 10 km, ensuite en junior j’ai fait des Semi-Marathons, quelques courses nature, et en espoir, j’ai continué sur le Marathon, sur la Piste. Je faisais un peu tout parallèlement. Et également, en Trail notamment, j’avais couru les Templiers dès 1999, dès 21 ans. Ensuite ma pratique a évolué avec le temps, avec ma disponibilité et surtout mes envies. Je ne me suis jamais interdit de faire les choses que j’avais envie de faire et qui m’attiraient le plus. Progressivement je suis allé de plus en plus vers des épreuves en nature qui m’ont ensuite permis de découvrir plein de pays, par le biais du Trail, par le biais aussi que je suis devenu journaliste spécialisé dans la course à pied, dans le Trail, dans l’aventure et dans l’outdoor. C’est tout un parcours.

Maxence Rigottier : D’accord et à partir de quel moment tu t’es dit que tu allais te lancer dans des courses longues distance ? Parce que tu as fait des 10 km, des Semi-Marathons, des Marathons, mais à partir de quand tu t’es dit que tu allais te lancer dans des courses de très longues distances ?

Sylvain Bazin : C’est venu progressivement mais j’ai toujours été attiré par le long, parce qu’en fait, dès les petites catégories d’âge, je faisais toujours les distances les plus longues. En cadet, je faisais du 10 km, en junior, je faisais du Semi-Marathon, je suis assez vite monté sur Marathon. Ma 1ère au-delà du Marathon c’était en 1999, à 21 ans et ça m’a tout de suite attiré même si j’ai poursuivi un peu en parallèle, je faisais encore de la piste, même des distances assez courtes, des 800 m et des 1500 m jusqu’aux années 2005-2006 où j’avais des contraintes qui ne me permettaient plus de progresser vraiment sur les distances inférieures. Et je me suis vraiment dit “allons vers des choses qui m’attirent le plus et qui peuvent m’apporter le plus aussi sur le plan personnel”. Du coup, après il y a eu une escalade de distances longues et ça a été des occasions, des rencontres, et c’est vrai que le Trail c’est aussi une grande famille. On a envie d’aller découvrir des endroits dont les gens nous parlent… ça s’est un peu fait comme ça. C’était à la base une vraie attirance pour le long long parce que ça permet un peu un voyage intérieur qui est peut-être différent des distances plus courtes.

Maxence Rigottier : Exactement. En plus, tu as couru en Mongolie, au Brésil, en Egypte, un petit peu partout sur la planète.

Sylvain Bazin : Oui, tout à fait.

Maxence Rigottier : Pour toi, quelle est la course que tu as trouvé la plus difficile ? Quelle est la course où tu t’es dit « Waouh, c’est vraiment hallucinant la difficulté de l’épreuve ! » ?

Sylvain Bazin : Il y a des courses où je souffre beaucoup parce que j’ai du mal à supporter la chaleur, par exemple, des choses comme ça. Je pense que la course à laquelle j’ai participé qui reste la plus difficile, en tout cas qui est je pense, la plus réservée à des coureurs très entrainés, très particuliers, c’est Himal Race au Népal en Himalaya, parce que c’est une course de 1000 km. Elle se fait par étapes. La dernière édition était en 2010. On est allé du mont Kailash au Tibet au Massif des Annapurnas au Népal. 23 étapes, 1000 km sur 26 jours. En traversant des endroits vraiment sauvages, avec de l’altitude, des passages à 5700 m qui sont toujours un peu durs à gérer. Vraiment en autonomie avec un sac qui pèse quand même assez lourd, qui peut monter jusqu’à 10/12 kg. C’est vraiment un effort très exigeant. Mais il m’a beaucoup plu et pas mal influencé dans la suite que je vais donner à ma pratique parce que je me tourne d’avantage vers des défis personnels. Je reviens juste d’un voyage à pied, tout seul sur le chemin de Saint-Jacques (de Compostelle) où j’ai fait 2000 km en à peu près 40 jours, soit entre 40 et 70 km par jour, en autonomie, avec un sac de 7 à 8 kg. C’est d’avantage maintenant de la marche rapide, du Trekking accéléré que purement de la course ou du Trail, mais c’est ce qui m’attire le plus maintenant. L’Himal Race, de ce point de vue-là, c’était une course clé, et je pense que des courses organisées qui existent, c’est sans doute la plus exigeante.

Maxence Rigottier : D’accord. Quand tu fais des courses aussi exigeantes, comme le Népal, quels sont tes différents types d’entrainement pour arriver à, un jour, accéder à ce type d’épreuve ? Pour se dire « je souhaite participer à cette épreuve ». Et quand on souhaite participer, c’est pour le finir. Quels sont tes différents types d’entrainement par rapport à ce genre d’épreuve très exigeante ?

Sylvain Bazin : Mon entrainement a pas mal évolué au fil des années. Sur ce type d’épreuve, c’est beaucoup une expérience globale, un foncier global qui va jouer. Pour des gens comme moi qui ont commencé la course à pied très jeunes, qui ont toujours couru, on a quand même une base de foncier qui est vraiment importante. Je pense que c’est la clé pour réussir sur ces épreuves-là. Mon entrainement a évolué vers de plus en plus d’endurance pure, je ne fractionne pratiquement plus, je me contente de longues sorties. Pratiquement tous les jours, quand j’ai le temps, je vais courir. Ça peut aller de simples footings de 30’ jusqu’à des sorties très longues. Il y a également une spécificité montagne qu’il faut prendre en compte sur pas mal d’épreuves, notamment en Trail, parce que ça se déroule majoritairement en montagne. Même si je l’ai pratiqué dans différents milieux, il faut adapter son entrainement au terrain où va se dérouler la course. C’est un peu compliqué. J’ai longtemps habité en région parisienne. C’était souvent plus compliqué d’aller trouver du dénivelé, d’aller faire un entrainement un peu spécifique montée/descente dans ces coins-là que dans les Alpes où j’habite actuellement. C’est assez facile de pouvoir simuler ces conditions de course. Je pense que pour ces Ultra-Trails, en tout cas, le foncier global a un très grand rôle. Après, on peut évidemment ajouter quelques séances spécifiques, de fractionnés notamment, en nature, pour ceux qui veulent aller vite, mais pour terminer ce type d’épreuve, il faut se construire un foncier important. Si j’avais un conseil à donner aux coureurs qui voudraient se lancer, c’est quand même d’y aller progressivement et d’acquérir de l’expérience sur des courses en augmentant un peu la distance des courses progressivement. Pas forcément aller tout de suite faire 160 km, mais passer par une course de 40, un course de 70, apprendre la gestion de l’effort, l’hydratation, les ravitaillements… C’est tout un paramètre à gérer qui est quand même à prendre en compte aussi sur ce type de course et ce type d’effort.

Maxence Rigottier : D’accord. L’idéal, c’est de commencer tranquillement avec un petit travail à 14 km, 20 km, 30 km, ce qui est déjà pas mal pour une 1ère fois, ça permet de prendre vos gammes, de savoir ce que vous ressentez sur ce type d’épreuve, et petit à petit, d’augmenter vos différents entrainements pour arriver à faire ce genre d’épreuve, comme tu l’as évoqué, des 160 km, ou des différentes épreuves avec une semaine où l’on court tous les jours.

Sylvain Bazin : Oui. Tout à fait. Il faut garder une notion de progressivité. Egalement, dans l’entrainement, en tout cas pour l’Ultra-Trail, pour améliorer le fonds aussi, on peut inclure pas mal de marches de randonnées en montagne. C’est quand même quelque chose qui donne de la « caisse » comme on dit. C’est quand même aussi des épreuves où finalement, à part une très petite minorité de gens, et encore même l’élite, dans les côtes on marche beaucoup. Je pense qu’il y a pas mal de choses à travailler au niveau de la marche en côte, de l’efficacité à marcher. Il y a tous ces petits paramètres-là qui peuvent être vraiment intéressants. Après, il y en a qui rajouterons du vélo, des choses comme ça, des activités moins traumatisantes et qui peuvent développer le système aérobie. Je le fais assez peu, un peu par manque de temps, de matériel adapté… J’ai quand même tendance à faire pratiquement 95% de mon entrainement à pied.

Maxence Rigottier : D’accord. Et comment fais-tu pour t’organiser à faire des séances « de montagne » pour arriver à habituer ton organisme, sur le plan musculaire, à encaisser des grosses côtes, des gros efforts ?

Sylvain Bazin : Pour l’instant, j’habite dans les Alpes, c’est relativement simple parce que j’ai la montagne juste à côté de chez moi.

Maxence Rigottier : C’est parfait.

Sylvain Bazin : Oui, c’est quand même le mieux. Avant, quand j’habitais en région parisienne, j’essayais de trouver des côtes les plus adaptées. C’est quand même différent de répéter 10 fois 50 m de dénivelé et d’en faire 500 d’un coup. Ce n’est pas tout à fait le même type d’effort. Pour des gens qui habitent dans des zones qui sont un peu moins adaptées, il faut malgré tout essayer de trouver ce qui ressemble le plus, quitte à faire des répétitions un peu laborieuses, mais je pense que ça peut quand même vraiment aider parce qu’il y a une vrai spécificité à grimper… Il y a également l’adaptation technique de la foulée, du pied sur des terrains qui ne sont pas forcément évidents avec des pierres… Mais bon pour ça, on peut aussi pas mal se servir des courses comme tremplin de préparation notamment quand on habite dans un terrain, une région un peu moins adaptée, le fait d’avoir des courses de préparation qui se déroulent en montagne, ça peut pas mal aider.

Maxence Rigottier : D’accord. J’imagine. Je n’ai jamais fait de course de Trail encore à l’heure actuelle, mais j’imagine les exigences et les différents entrainements qu’il faut avoir pour arriver à faire de telles épreuves. Tu nous as dit que tu avais un équipement qui pouvait aller jusqu’à 12 kg. Peux-tu nous expliquer en détail quel est l’équipement pour courir des Trails qui sont très longs ? Qu’est-ce qu’il y a dans cet équipement ?

Sylvain Bazin : C’est vrai que c’était le cas de courses vraiment en autonomie. Donc là, par exemple, quand je suis parti sur le Saint Jacques, j’avais forcément plusieurs t-shirts de rechange, manches longues, manches courtes, des tenues pour le soir parce qu’il faut quand même se changer, c’est plus agréable, un nécessaire minimum de toilette, 2-3 médicaments, des choses comme ça. Un peu un matériel de rando ultra-léger. On essaye d’optimiser le poids. J’avais un sac Raid Light, un « aventure 40 litres » qui est vraiment très adapté. C’est une des rares marques qui fait des sacs vraiment adaptés pour courir ou au moins marcher vraiment vite parce qu’ils sont spécialement légers et l’ergonomie est vraiment adaptée. Ce genre d’équipement sur ces épreuves ou ces défis vraiment particuliers… mais sur les Ultra-Trails, il y a en général une liste d’équipements obligatoires qui vous oblige à prendre un sac, plutôt entre 5 et 20 L, ça suffit en général. Il faut quand même au minimum une veste coupe-vent, souvent maintenant c’est un Gore-Tex obligatoire, ils demandent souvent un pantalon aussi dans les conditions de montagne (encore Gore-Tex). Il y a quand même tout un équipement obligatoire sur les courses au moins en France et en Europe, un peu moins aux Etats-Unis mais c’est un peu différent à ce niveau-là. C’est un matériel à prendre en compte et je pense qu’il faut le prendre en compte à l’entrainement, à savoir apprendre à courir avec un sac parce que c’est une contrainte supplémentaire, à la fois pour le dos, puis à partir d’un certain poids, ça a quand même tendance à changer les appuis. Il faut s’entrainer avec aussi.

Maxence Rigottier : D’accord. Et que ressens-tu de courir avec un sac sur le dos et comment t’hydrates-tu ? As-tu une bouteille ou une poche avec un tuyau où tu remplis ta poche d’eau… ou de produits énergétiques ? Comment fais-tu pour t’hydrater ? Et que ressens-tu avec un sac pour courir ?

Sylvain Bazin : Le sac, ça reste quand même une contrainte, même avec l’habitude, on est toujours content de pouvoir courir sans, mais c’est un instrument un peu indispensable quand on part longtemps, sur les compétitions également. J’aime mieux, j’ai plutôt tendance à m’hydrater avec des bidons plutôt qu’avec des poches à eau parce qu’on voit mieux ce qu’on boit, on a plus conscience de son hydratation. Le geste me parait plus naturel de boire dans un bidon plutôt que de téter des poches à eau. Quand on part dans des pays un peu lointain, un peu compliqués on va dire, les poches à eau ça a quand même souvent tendance à se percer, c’est beaucoup plus fragile. C’est vrai que le bon vieux bidon, voir la bouteille d’eau, ça me parait mieux finalement.

Maxence Rigottier : D’accord. Et concernant le budget pour avoir l’équipement que tu nous as évoqué plus tôt, quel est à peu près le tarif ?

Sylvain Bazin : C’est relativement variable selon les marques… Mais un bon sac de Trail, ça coûte dans les 60 € en moyenne, et du volume et des marques aussi, mais il faut compter dans les 60 € effectivement. L’équipement Trail est relativement plus cher qu’un équipement de course à pied classique, parce qu’il y a quand même souvent, à la base, le short, les t-shirts, les baskets dont les modèles Trails ne sont pas plus chers, ils sont à peu près équivalents aux modèles de course à pied classique, on est dans les 100-150 €, après il faut souvent rajouter une veste Gore-Tex, 2-3 éléments comme ça qui peuvent un peu augmenter le budget et voir aussi des bâtons qui sont souvent utiles dans les courses longues en montagne. Une paire de bâtons, c’est dans les 60-80 € pour des bons produits.

Maxence Rigottier : D’accord. Donc grosso modo, un sac à 70 €, plus une paire de bâtons à 60 €.

Sylvain Bazin : Oui, c’est ça, par rapport à un équipement classique de course à pied.

Maxence Rigottier : D’accord. Et concernant ta paire de running, ta paire de Trail, tu la change très régulièrement du coup.

Sylvain Bazin : Oui. Après c’est vrai que j’ai la chance de par mon métier de tester pratiquement tout ce qui sort en modèles spécifiques Trail. J’en ai vraiment beaucoup à ma disposition. Ça me permet aussi d’alterner un peu les modèles et les sensations à l’entrainement, ce qui est plutôt bien. Je peux courir avec des chaussures minimalistes, et le lendemain avec des chaussures over-size, c’est plutôt bien. Il faut quand même les changer. Ça dépend des marques, mais à mon avis, la durée de vie moyenne des produits que je teste dépasse très rarement les 900 km. 900, c’est vraiment le maximum.

Maxence Rigottier : D’accord. Alors que normalement, une paire de running c’est plus entre 800 et 1200 km ?

Sylvain Bazin : Oui, on est à peu près dans cette tranche-là.

Maxence Rigottier : D’accord.

Sylvain Bazin : C’est à peu près 900 km. C’est vrai que sur un Trail, il y a la driving du terrain qui va jouer davantage, ça peut avoir tendance à avoir une durée de vie plus courte.

Maxence Rigottier : D’accord. C’est logique. En fonction de la surface, je pense que ça les use plus rapidement.

Sylvain Bazin : Oui, tout à fait.

Maxence Rigottier : Concernant ton alimentation, que manges-tu au quotidien lorsque tu cours ces longues distances ?

Sylvain Bazin : Je mange à peu près normalement. On a quand même tendance à avoir une certaine appétence pour les sucres lents et tout ça quand on fait des longues distances, mais je m’adapte à ce que je peux trouver sur place pendant les voyages. Je pense que les gens qui ont un régime alimentaire très strict vont avoir du mal pour le coup à faire des épreuves un peu partout dans le monde parce qu’il faut s’adapter. En Mongolie on ne mange pas forcément comme en Italie ou en France. Je pense qu’il faut avoir une capacité d’adaptation à ce niveau-là. Après sur des efforts comme ça, j’ai pu constater, notamment lors de mon dernier défi sur le Saint-Jacques, que le corps réclame tellement que finalement on peut lui donner à peu près tout, les muscles sont tellement demandeurs qu’ils vont prendre tout de suite ce dont ils ont besoin. C’est un peu la constatation que j’ai faite. C’est vrai qu’il faudrait idéalement manger pas mal de glucides et conserver de toute façon une alimentation la plus équilibrée possible. C’est à peu près la clé pour ne pas avoir de trop grosses périodes de fatigue et tenir le coup.

Maxence Rigottier : Exactement, parce que par rapport aux différentes courses que tu fais, le nombre de calories brûlées au quotidien doit être gigantesque, donc c’est clair qu’il faut pas mal s’alimenter.

Sylvain Bazin : Oui.

Maxence Rigottier : Et pour toutes les personnes qui nous écoutent et qui sont effrayées de faire de telles distances ou de telles courses, quel message souhaiterais-tu lancer aux personnes qui auraient vraiment peur de faire un Trail ? Pour qu’ils dépassent leur peur et qu’ils puissent se lancer dans les courses en nature.

Sylvain Bazin : Il ne faut pas avoir peur, il faut y aller progressivement se fixer des objectifs qui soient réalistes et abordables dans un 1er temps. Comme tu le dis, se lancer dans une petite course nature de 15 à 20 km au début par exemple, ça peut être un beau challenge qui ensuite pourra vous amener à faire plus long. Mais je pense qu’il ne faut pas, les coureurs ont tendance à s’imaginer que plus c’est long plus l’effort est démentiel et démesuré, mais les courses très longues, l’effort est quand même d’une intensité beaucoup plus modérée. Ce n’est pas forcément plus dur qu’un Marathon, un 10 km ou un Semi-Marathon. On va également moins vite. Je pense qu’il faut l’aborder d’une façon assez tranquille. Je vois pas mal de gens qui viennent de la randonnée ou de sports d’endurance purs qui se lancent dans des Trails, et qui ont finalement moins d’appréhension à faire de très longs efforts que les coureurs à pied qui viennent de la course à pied traditionnelle. Il faut quand même bien se dire qu’on ne va pas reproduire un effort de la même intensité que ce qu’on fait sur un 10.000 m ou sur un Semi-Marathon. C’est un effort beaucoup plus doux.

Maxence Rigottier : J’imagine. Et si tu avais une course à conseiller pour débuter, dans toutes les courses que tu as effectuées par le passé, quelle est la course qui t’as le plus plu ?

Sylvain Bazin : Pour débuter tu veux dire ?

Maxence Rigottier : Pour débuter, ou même une course dans toutes celles que tu as faites à travers le monde entier qui t’as marqué et tu t’es dit que tu devrais la conseiller à différentes personnes, que c’est vraiment une course à faire.

Sylvain Bazin : Les courses au Népal m’ont particulièrement marqué parce que c’est le pays, c’est l’Himalaya… Je conseillerais à tous les gens qui peuvent et qui ont l’occasion d’aller courir là-bas de le faire. Cela dit, j’organise une course en octobre et novembre prochains qui est relativement accessible en Himalaya. Elle fait 80 km, on peut la faire en 2 jours, dormir au milieu pour les gens qui sont les plus lents. On fait un Trek avant pour s’acclimater à l’altitude. Donc pourquoi pas. C’est l’Annapurna Ultra Moutain, c’est du 26 octobre au 7 novembre.

Maxence Rigottier : 26 octobre au 7 novembre 2012.

Sylvain Bazin : 2012, tout à fait.

Maxence Rigottier : Egalement, tu as une grosse particularité, c’est que tu es journaliste, et du coup tu peux écrire ton expérience à travers des magazines comme « Running Attitude », « Génération Trail »… On peut te retrouver un petit peu partout sur les différents magazines de Course à pied ou de Trail.

Sylvain Bazin : Oui, tout à fait. C’est vrai que c’est une activité que je faisais avant en parallèle d’un autre métier, et depuis 3 ans c’est mon seul métier. C’est un peu l’aboutissement de ma démarche et de ma passion. C’est la suite logique d’un investissement et une certaine chance et beaucoup d’énergie pour pouvoir faire ça. Ça me permet de partager ma passion, mes expériences, mes voyages, mes découvertes et mes courses avec les lecteurs. C’est un privilège. C’est bien, c’est chouette.

Maxence Rigottier : Exactement. Si vous avez la moindre question ou si vous souhaitez un jour vous lancer dans différentes courses, n’hésitez pas à contacter Sylvain, soit sur son site sylvainbazin.com, soit sur sa page fan Facebook pour qu’il puisse un petit peu expliquer les réponses aux questions que certaines personnes pourraient se poser avant de se lancer dans le grand bain.

Sylvain Bazin : Oui tout à fait. Avec plaisir.

Maxence Rigottier : OK. En tout cas, merci une nouvelle fois pour avoir accepté cette interview qui était très enrichissante. Egalement, il est fort probable que vous retrouviez Sylvain soit dans les magazines « Running Attitude », « Génération Trail »… ou également, n’hésitez pas à le retrouver sur son site sylvainbazin.com, pour qu’il puisse nous donner son vécu et son expérience des différentes courses qu’il fait à travers le globe.

Sylvain Bazin : Oui. Sur mon blog, il y a effectivement pas mal de récits, pas mal de choses. Vous pouvez aller y faire une visite.

Maxence Rigottier : OK. En tout cas, merci une nouvelle fois.

Sylvain Bazin : Merci à toi Maxence.

Maxence Rigottier : à bientôt.

Sylvain Bazin : à bientôt.

Maxence Rigottier : J’espère que cette interview vous a plu. Si elle vous a plus,

Partagez cette interview sur Facebook et sur Twitter. Est-ce que vous avez déjà couru une course de Trail ou au contraire,vous avez envie de faire des courses de Trail dans le futur ? ;) Si oui, quelle course de Trail avez-vous déjà faite jusqu’à maintenant ou au contraire, qu’est-ce qui vous bloque pour que vous puissiez faire des courses de Trail ?

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Maxence Rigottier

Maxence Rigottier

2 Commentaires

  •    Répondre

    Salut Maxence

    Je viens enfin de trouver le temps d’écouter cet interview!

    Comme ça, à chaud ce qui me frappe le plus, et c’est d’ailleurs valable pour les autres interview de coureurs, c’est cette espèce de calme dans la voix, je les trouve tous très zens, très détendus et très posés dans leur façon de s’exprimer comme dans le contenu de leur propos. J’ai l’impression que courir doit amener à un calme intérieur; en tout cas je le perçois comme ça. A tord ou à raison, je ne le sais pas.

    Pour répondre à tes questions; comme je débute la course, je suis à des kilomètres de tout ça. Mais je ne sais pas comment je vais évoluer, mais c’est une expérience qui me plairait bien. Disons plus modestement si j’arrivais à faire un semi ou un marathon dans quelques années, ce serait formidable.

    @+ et merci

    • Salut Stéphane,

      Merci pour tes précisions. Je n’avais pas remarqué mais ouais, tu as raison,
      ils sont assez calme.

      Par contre, ne t’inquiète pas, tu pourras faire un semi-marathon ou un marathon
      sans aucun problème dans le futur. ;)

      Je vais te raconter une petite histoire :

      Je suis natif de la Bourgogne, dans un petit village de saône et loire près
      de Chalon-sur-saône. Je connaissais un retraité du village à coté de chez moi qui s’est mis à courir à partir
      de 60 ans (il n’avait jamais couru avant de sa vie car il était agriculteur donc il n’avait pas
      de temps). Et il a fait plein de marathon (Paris, New York,…)Il court toujours et il a
      80 ans. Il faisait souvent la Une du Journal Local.

      Tu t’aperçois donc que tu te mets juste des barrières mentales tout seul. C’est normal, j’en ai
      encore des barrières mentales. Mais ce que je sais, si tu as la volonté, la motivation de réaliser un marathon,
      tu le réussiras sans aucun problème
      . :)

      Ne te mets pas de barrières mentales, tu as largement le niveau. Tu as encore plusieurs
      décennies devant toi, ne pense pas que tu es vieux
      . Tu pourras même faire
      un bon chrono personnel si tu le souhaites. Cela ne dépend que de toi même.
      N’oublie pas de croire en tes capacités qui sont grandioses. Utilise ton potentiel. :)

      Moi, personnellement, je sais que je vais courir le 10 km en moins de 35 minutes, je ne peux pas te dire
      la date exact mais je sais que je vais y arriver car j’ai la volonté et l’envie de réussir
      mon défi personnel
      .

      A très vite et bon Run.

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